Institut Franco-Argentin d’Études sur le Climat et ses Impacts

Instituto Franco-Argentino de Estudios sobre el Clima y sus Impactos

De captifs à maîtres du climat : histoire et changement climatique

Le climat, avec ses hauts et ses bas, a été un facteur déterminant dans le développement de l’humanité. Aujourd’hui, c’est le climat qui est en train de changer – involontairement pour l’instant. Les mêmes dynamiques qui ont provoqué ce changement pourraient empêcher la nécessaire élimination des émissions nettes de GES et, face à cette circonstance, pousser au contrôle délibéré du climat avec ce qu’on appelle la géo-ingénierie ; en particulier, la gestion du rayonnement solaire dans la stratosphère. Dans un avenir pas si lointain, ce serait d’abord pour atténuer les effets néfastes du réchauffement climatique, puis à d’autres fins, dont certaines que nous ne pouvons guère soupçonner.

La première partie du livre traite du climat dans l’histoire, décrivant les processus qui ont façonné le cours de l’histoire humaine. La deuxième partie, quand l’humanité modifie le climat, analyse le problème actuel, son origine, les alternatives possibles pour y faire face et l’avenir incertain. Malgré le consensus scientifique, public et politique sur la nécessité d’atténuer les changements climatiques, peu de choses sont faites. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) qui en sont la cause augmentent d’année en année. Cette divergence entre la volonté collective et l’action concrète crée une tempête parfaite. Ce ne sont plus les pays les plus riches qui émettent le plus de gaz à effet de serre, mais les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui représentent les deux tiers du total et sont responsables de la croissance des émissions mondiales depuis le début du siècle. En revanche, les émissions des pays à haut revenu ont légèrement diminué.

Cette différence est en partie due à une croissance économique plus rapide dans les pays émergents, mais aussi à la dématérialisation de l’économie dans les stades de développement des économies plus avancées. Cette situation est la principale cause objective qui rend difficile la réduction des émissions mondiales à des niveaux compatibles avec un changement climatique modéré et pas trop dangereux. Les pays en développement doivent se développer pour remédier à leur pauvreté généralisée, ce qui nécessitera davantage d’énergie et donc davantage d’émissions de dioxyde de carbone. Malgré les attentes d’une transformation énergétique, celle-ci prendra du temps.

Vicente Barros est climatologue, professeur émérite à l’UBA et chercheur principal au CONICET. Directeur de deux communications nationales à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Il a été membre du Bureau du GIEC et de son Comité exécutif. Il a été coprésident du groupe II du rapport spécial du GIEC de 2012 et a contribué au cinquième rapport d’évaluation du GIEC. Il a reçu plusieurs prix, dont le prix Bernardo Houssay (2010) pour l’ensemble de son œuvre scientifique et le prix Konex (2013) pour les 100 personnalités scientifiques nationales.

Le livre est disponible à la vente en version électronique en https://www.amazon.es/dp/B0BJ9DF7TN/